Les petites gestes qui rendent la vie plus belle ...
Source : Protection des animaux.org
C’est le quotidien La Voix du Nord (12/08/10) qui a révélé le délicat problème auquel a été confrontée la société canadienne Bombardier, implantée à Crespin (59) et spécialisée dans l’industrie ferroviaire : alors qu’elle doit procéder à la destruction d'un bâtiment vétuste, cette entreprise remarque la présence sous les toits de quelques nids d’hirondelles de fenêtre.
Un employé de la société prévient la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) et le GON (Groupement des Ornithologues du Nord) : l’hirondelle de fenêtre étant une espèce strictement protégée, la destruction de nids est prohibée. « Nous avons décidé très rapidement de repousser les travaux de trois mois, le temps que les oiseaux migrent à nouveau, indique Eric Petit, directeur du site de Crespin. La loi protège cette espèce, et il était hors de question de ne pas la respecter. »
« Nous avons pris contact avec le GON afin de savoir ce que nous devions faire pour ne pas nuire aux oiseaux », précise M. Petit. Réponse : attendre que les hirondelles aient terminé d’élever leurs petits, et quittent les nids ! Les industriels s’arment donc de patience.
Aujourd’hui, si les hirondelles ne sont plus menacées, elles n’en ont pas moins perdu leur habitat [le bâtiment sera détruit une fois vide et après accord de la préfecture du département du Nord, NDLR], celui-là même qu’elles auraient dû retrouver au printemps 2011. Afin de compenser cette perte, l’entreprise Bombardier s’est engagée à implanter à proximité de l’immeuble détruit, 70 nids artificiels.
Plus petite que l’hirondelle rustique, l’hirondelle de fenêtre est reconnaissable grâce à son corps noir bleuté et à son ventre et croupion de couleur blanche. En raison de sa raréfaction, elle est protégée [loi du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature et arrêté du 17 avril 1981 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire, NDLR]. La destruction des nids est quant à elle interdite depuis 2009 [Arrêté ministériel du 29 octobre 2009, NDLR]. « Mais ces textes ne sont pas systématiquement respectés, regrette Vincent Théry, membre du GON qui suit la colonie depuis plusieurs mois. C’est la première fois que nous sommes sollicités, alors que l’on sait que la découverte de nids est fréquente, y compris sur des sites de collectivités locales. » Un constat alarmant pour l’hirondelle de fenêtre, dont la population a diminué de 40% en douze ans sur le territoire français, et qui souffre véritablement d’une méconnaissance de la loi.
La Fondation 30 Millions d’Amis se réjouit de ce sauvetage, qui pourrait, par sa médiatisation, faire des émules.
Source : 30 Millions d'amis