Document "confidentiel défense" sur le réacteur nucléaire EPR :
30 000 signataires obtiennent un classement
Plus de 30 000 signataires ont obtenu un classement "sans suites" en faveur de Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", menacé de 5 ans de prison pour avoir révélé la vulnérabilité du réacteur nucléaire EPR en cas de crash d'avion de ligne. En effet, le Vice-Procureur de Paris, en charge des questions de "terrorisme" et de "compromission des secrets", vient d'informer le Réseau "Sortir du nucléaire" du classement "sans suite" de cette procédure au cours de laquelle Stéphane Lhomme a été placé deux fois en garde à vue par la DST (aujourd'hui DCRI).
Il est très frappant de constater que ce haut magistrat, tout en rappelant l'interdiction de révéler des documents classifiés (infraction passible de 5 ans de prison), classe l'affaire sans autre commentaire. Il est donc implicitement reconnu que, dans certaines circonstances, il est justifié de révéler un document confidentiel défense. En l'occurrence, il s'agissait d'informer les citoyens d'un grave mensonge, de la part d'Areva, d'EDF et de autorités françaises, qui prétendent que le réacteur EPR serait conçu pour résister à un crash d'avion de ligne.
En mai 2006 et mars 2008, Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire", a été placé en garde à vue par la DST (aujourd'hui DCRI), sur réquisition du Parquet de Paris... section antiterroriste. Accusé de "compromission du secret de la défense nationale", alors qu'il n'a fait que son devoir de citoyen, Stéphane Lhomme risque 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende.
Depuis novembre 2003, Stéphane Lhomme était donc visé par une enquête "préliminaire" bien curieuse puisqu'elle courrait... depuis plus de 5 ans : une durée tout à fait hors norme. Les conséquences principales de ce "sur-place" judiciaire était l'impossibilité d'accéder au dossier et le fait de garder sur la tête une "épée de Damoclès" de 5 ans de prison.
Lancée en juin dernier, la pétition demandant la clôture de l'enquête préliminaire, et surtout un classement "sans suites" en faveur de Stéphane Lhomme, a rencontré un très vif succès avec plus de 30 000 signataires, que le Réseau "Sortir du nucléaire" remercie chaleureusement.
Désormais, Stéphane Lhomme demande à pouvoir accéder au dossier, ce qui est de droit après le classement sans suites. Par ailleurs, en lien avec cette affaire de document confidentiel défense, EDF aurait mis en place des opérations illégales d'espionnage (**) de Stéphane Lhomme et du Réseau "Sortir du nucléaire", lesquels se sont constitués parties-civiles. Il est nécessaire que toute la vérité soit faite sur cette seconde affaire.