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24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 17:23

Réseau "Sortir du nucléaire", fédération de 875 associations agréée pour la protection de l'environnement
http://www.sortirdunucleaire.org/

 

 

Communiqué de presse du 24 novembre 2010

Val-de-Marne : grave pollution radioactive - le Réseau "Sortir du nucléaire" met en doute les mesures de radioactivité de l'IRSN


Le Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA) contamine depuis neuf mois la ville de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne, Ile-de-France) et ses habitants, avec des déchets nucléaires issus de la fabrication des bombes atomiques.
Une forte pollution radioactive au tritium touche en effet une zone résidentielle de Saint-Maur-des-Fossés, contaminant l’environnement et les riverains jusqu'à plusieurs centaines de mètres de la source.


Le Réseau "Sortir du nucléaire" met en doute les mesures de radioactivité effectuées par l'IRSN.
Alors que les vents dominants soufflent en direction du collège Camille Pissarro voisin, les deux tiers des prélèvements ont été effectués dans la direction opposée (1).

Ce nouveau scandale prouve que le CEA n'est pas capable de mesurer la radioactivité des objets qui sortent de ses installations nucléaires militaires. Le CEA doit faire toute la lumière sur les dysfonctionnements qui ont conduit à ce scandale sanitaire. La population doit connaître la vérité, et être informée des mesures prises pour empêcher une nouvelle dissémination incontrôlée de radioactivité.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande, dans les meilleurs délais, que toute la lumière soit faite sur la contamination radioactive des habitants et de l’environnement du quartier concerné, et notamment sur les risques sanitaires encourus par les élèves du collège Camille Pissarro. Ces investigations doivent être menées par des experts indépendants de l’État et du lobby nucléaire.

Cette contamination aux conséquences très graves est encore inexplicable. Manifestement, le CEA croyait qu'il s'agissait d'un tamis neuf lorsqu'il l'a envoyé à son prestataire 2M Process. Ce dernier ignorait donc tout de la radioactivité de l'objet. Comment un tel enchaînement de dysfonctionnements, mettant en danger la population et les prestataires du CEA depuis 9 mois, a-t-il été possible ? Les organismes officiels concernés (IRSN, ASN, DGS...), les autorités sanitaires et politiques (ministères de la Santé et de l'Industrie...) doivent absolument prendre la mesure du scandale sanitaire en cours, et mettre en oeuvre des solutions rapides et efficaces.


Rappel des faits

La pollution radioactive a été provoquée par un tamis contaminé au tritium (hydrogène radioactif), objet provenant du centre du CEA de Valduc (Côte-d'or), où l’on fabrique les bombes atomiques. Ce tamis moléculaire, qui sert à filtrer le tritium, se trouvait dans les locaux d'un prestataire du CEA, l'entreprise 2M Process, installée à Saint-Maur-des-Fossés (2).

Il aura fallu 9 mois pour détecter les rejets radioactifs du tamis, une pollution incontrôlée et dangereuse (3). La contamination de cinq personnes vivant à proximité immédiate est déjà avérée. À 200 mètres de la source de contamination se trouve le collège Camille Pissarro (4), qui accueille des centaines d'adolescents. Les autorités de sûreté n'ont toujours pas communiqué sur la radioactivité de la source contaminante.

À l’entrée des locaux de l'entreprise 2M Process, la contamination en tritium est 100 fois supérieure à celle que l'on mesure autour des installations nucléaires les plus polluantes (5). Les autorités sanitaires, l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN), l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et la Direction Générale de la Santé (DGS) tentent activement de banaliser cette catastrophe (6). Aucune information sur la radioactivité du tamis n'a encore été diffusée.

Selon l’IRSN, les niveaux de doses de tritium inhalées par les riverains contaminés « sont inférieurs à la dose reçue en une heure à bord d'un avion à 10.000 mètres d'altitude » (7) mais en juillet dernier, le même institut s’interrogeait, dans une synthèse d’études, sur le tritium et « les lacunes de connaissances sur ses effets sanitaires et environnementaux » (8). L’IRSN demandait dans le même document « une évaluation, dans des conditions réalistes d’exposition, des effets biologiques et sanitaires du tritium sur les organismes vivants » (9).

Le Réseau "Sortir du nucléaire" condamne fermement toute banalisation de cette contamination radioactive qui met en danger les habitants de Saint-Maur-des-Fossés.

Le tritium est un élément radioactif qu’il est difficile de confiner, et qui se substitue à l’hydrogène dans l'organisme humain. Les effets sanitaires de l’incorporation et de l’accumulation du tritium chez l’homme sont méconnus. Selon plusieurs experts internationaux, la radiotoxicité du tritium est actuellement sous-évaluée (10).

Ce scandale vient confirmer que le nucléaire ne peut en aucun cas se prétendre une technologie « propre ».


CONTACT PRESSE : Jean-Pierre Minne 06 71 07 24 47


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Photos HD exclusives de la décontamination à Saint-Maur-des-Fossés dans notre dossier TRITIUM :

http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/tritium.html

 


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NOTES :

1)
La carte IRSN du 15 novembre montre des prélèvements qui sont situés majoritairement dans le sens contraire du vent (voir le document p.4). Sept prélèvements dans le sens du vent mais 14 dans le sens contraire. De plus, sur la même carte les rails du RER A montrent une contamination :
http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Note-Information_Contamination-tritium-St-Maur-des-fosses_15112010.pdf

 


2) La zone contaminée se situe autour du 22 rue Parmentier, à Saint-Maur-des-Fossés.

3) http://www.sortirdunucleaire.org/actualites/presse/affiche.php?aff=9450

 


4)Le bâtiment le plus proche de la source de contamination est le réfectoire du collège.

5) Voir la note d'information de l'IRSN du 15 novembre, pages 3 et 4 :
http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Note-Information_Contamination-tritium-St-Maur-des-fosses_15112010.pdf
 



6) L’ASN, dans un communiqué publié le 9 novembre 2010, déclare que
« cinq riverains de l’entreprise 2M Process ont fait l’objet d’analyses et présentent de légères traces de tritium, sans aucun enjeu sanitaire » et que « l’environnement immédiat de l’entreprise 2M Process présente une très faible contamination au tritium, notamment dans certains végétaux ». Le ministère de l'Écologie, dans une dépêche AFP du 9 novembre, a rapporté un propos de la Direction Générale de la Santé : « aucune disposition particulière n'est nécessaire ».

7) http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Documents/IRSN_Note-Information_Contamination-tritium-St-Maur-des-fosses_15112010.pdf
 


8) et 9) http://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20100709_rapports_IRSN_etat_connaissances_tritium.aspx
 


10) Voir la synthèse du Livre Blanc du Tritium http://livre-blanc-tritium.asn.fr/synthese-et-recommandations/impact-du-tritium.html

 


Ce document publié par l'ASN en juillet 2010 précise dans son point 4 : « Si la distribution de la dose (radioactive) est relativement homogène quand le tritium est sous forme d’eau tritiée, elle est par contre hétérogène lorsque celui-ci est incorporé dans l’ADN ou les histones. La question se pose dès lors de la pertinence du concept de dose moyenne à l’organe comme indicateur de risque. Autrement dit, les doses calculées selon la méthode classique (en utilisant les facteurs de conversion Sv/Bq de la CIPR) pourraient conduire à une estimation incorrecte du risque. »

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